Comme toute personne humaine, Marie a dû cheminer dans la foi. Bien sûr, Marie a reçu des signes qui ont aidé au développement de sa foi : l’Ange Gabriel qui la rassure au moment de l’Annonciation, l’accueil de Joseph malgré sa grossesse inexplicable humainement, la visite des bergers à la naissance de Jésus, les paroles de Syméon à la présentation de Jésus, le recouvrement de Jésus au Temple à l’âge de 12 ans…
Nous pourrions croire que l’expérience de foi de Marie fut plus facile que la nôtre, mais ce ne fut pas nécessairement le cas. Marie a vu Jésus naître et grandir. Elle le connaissait comme une mère connaît son enfant. Elle l’a protégé en tant que nourrisson impuissant et, avec Joseph, elle lui a donné un milieu familial propice à sa croissance humaine et spirituelle.
Une fois Jésus rendu à l’âge adulte, à la veille de son ministère public, Marie est appelée à la conversion. Elle doit passer de ce qu’elle connaît du Jésus humain à une foi en Jésus qui se révèle Fils de Dieu. En cela, Marie est semblable à tous les humains.
Selon Michel Gourgues [1], tout est implicite, mais lorsque Jésus s’adresse à Marie aux noces de Cana, il ne lui dit pas « Mère, que me veux-tu? Mon heure n’est pas encore venue. », mais plutôt « Femme, que me veux-tu? Mon heure n’est pas encore venue. » [2] S’il aurait dit « mère », il se serait adressé à sa mère sur le plan humain et elle aurait eu une certaine autorité sur lui. Jésus veut se situer dans l’ordre de la foi, là où les liens privilégiés de la chair et du sang ne comptent plus. Jésus s’adresse à une femme comme les autres, appelée à croire. Ce qui est remarquable, c’est que Marie croit aussitôt. Alors que les disciples de Jésus ont cru après le signe de l’eau transformé en vin par Jésus, Marie croit immédiatement. Elle sait que Jésus est prêt à manifester la gloire de Dieu. C’est pourquoi elle dit aux serviteurs « Tout ce qu’il vous dira, faites-le. » [3] Voilà où réside la grandeur de Marie : elle a crû avant même que Jésus accomplisse un signe.
L’histoire des noces de Cana ne se retrouve que dans l’Évangile de Jean. Et celui-ci ne reparle de Marie qu’à la fin de son Évangile, au pied de la croix de son fils. C’est donc qu’elle a tenu fidèlement jusqu’au bout.
Comme Marie et avec son aide, nous sommes invités à passer de nos connaissances humaines à la foi en Jésus et en son Père. Nous sommes privilégiés d’avoir accès aux évangiles qui nous relatent les signes accomplis par Jésus dont le but est de nous faire accéder à la foi en Lui, en l’annonce de la Bonne Nouvelle d’un Dieu qui nous aime et qui nous veut heureux.
N’hésitons pas à nous adresser à Marie afin qu’elle intercède en notre faveur. Elle est la mère de Jésus, la mère du Fils de Dieu, la mère de Dieu. Elle connaît nos coeurs humains avec toutes leurs faiblesses. Comme une bonne mère, elle veut aussi notre bien. Laissons-nous conduire par elle jusqu’au coeur de Dieu.
Sr. Céline Belliveau, n.d.s.c.[1] Michel Gourgues, En Esprit et en vérité, Pistes d’exploration de l’évangile de Jean (coll. Sciences bibliques),Montréal/Paris, Médiaspaul, 2002, 319 p.
[2] Évangile de saint Jean 2, 4
[3] Évangile de saint Jean 2, 5